Si Pâques m’était conté

8 avril 2008

de Jocelyne Tarneaud, illustrations d’Odile Bourgoin, Editions Cariscript, Paris, 2007, 119 p., 20 €

« Exultez de joie, multitude des anges, exultez, serviteurs de Dieu, sonnez cette heure triomphale et la victoire d’un si grand roi. C’est pourquoi le peuple des baptisés, rayonnant de la joie pascale, exulte par toute la terre, tandis que les anges dans le ciel chantent sans fin l’hymne de ta gloire (…) Voici la nuit où le Christ brisant les liens de la mort, s’est relevé, victorieux, des enfers. Merveilleuse condescendance de ta grâce ! Imprévisible choix de ton amour : pour racheter l’esclave, tu livres le Fils. Il fallait le péché d’Adam que la mort du Christ abolit. Heureuse faute qui nous valut pareil Rédempteur. Car le pouvoir sanctifiant de cette nuit chasse les crimes et lave les fautes, rend l’innocence aux coupables et l’allégresse aux affligés. O nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre Dieu… » : Merveilleux Exultet, qui par son chant, annonce la Résurrection de Notre Seigneur au début de la Vigile pascale !

« Car c’est Dieu qui passe par l’Egypte cette nuit du dimanche de l’équinoxe de printemps »à main forte et bras étendu« , et c’est Lui qui nous ressuscite dans son Fils, nous faisant passer de l’égoïsme à la communion, de la solitude à l’unité, de la mort du péché à l’Eglise comme communauté de sauvés » (p. 11).

Le centre de toute la vie chrétienne, et de toutes les fêtes, est en effet Pâques, avec ce cri, sortit du tombeau qui retentit dans cette « Nuit des nuits » : « Christ est ressuscité ! Oui, Il est vraiment ressuscité ».

Aussi convient-il de bien préparer cette fête, comme Jésus lui-même invite ses disciples à le faire (Mc 14, 7-12). Aussi convient-il aussi de bien en connaître les origines, païennes mais surtout juives, la signification et les symboles, afin de parcourir ce chemin qui commence par le Mercredi des Cendres (et même le Carnaval !) et qui nous mène jusqu’à… Pentecôte.

Le Mercredi des Cendres ouvre en effet le Carême, longue quarantaine de montée vers Pâques. La Semaine Sainte s’inaugure par le grand portique des Rameaux, se clôt par le Triduum pascal, cette fameuse Vigile et le Dimanche de Pâques. Admirable fête qui n’en finit pas là, car comme une onde, elle se propage pendant cinquante jours et irradie sa lumière jusqu’au don du Saint Esprit à Pentecôte. « Saint Augustin disait que le Carême est l’image de la vie sur terre, de même que le temps pascal est l’icône de la vie céleste ! » (p. 76).

Autant de jours, de fêtes, de Paroles (l’Ecriture est très présente dans l’ouvrage), que Jocelyne Tarneaud, journaliste et catéchiste du diocèse de Paris, nous explique, clairement, doctement mais aussi joyeusement. Elle nous aide ainsi à mieux entrer dans le Mystère de notre Salut, et ce, sans omettre de nous éclairer sur le sens du folklore pascal (pourquoi l’œuf, le lapin, les cloches ou même la langouste ?...).

Le texte est assorti de belles illustrations, pleine page, réalisées par Odile Bourgoin. Accompagnant l’écrit, elles aident le lecteur à s’immerger dans la fête de façon originale.
Un livre, donc, fort documenté et passionnant, à conseiller absolument aux parents et catéchistes qui trouveront tous les éléments pour expliquer la fête de Pâques à leurs enfants, pour mieux en vivre.
Un seul défaut : son prix un peu prohibitif, mais que vous ne regretterez pas !

Des mêmes auteurs, nous ne pouvons enfin que recommander leur Si Noël m’était conté… (éd. Cariscript, 2006, 95 p., ISBN 2-87601-305-3, 20 €). Un ouvrage qui passionnera les catéchistes et les familles en les faisant plonger dans les fêtes de Noël et de l’Epiphanie et leurs riches traditions. Et le lecteur s’apercevra, avec étonnement, que beaucoup du Mystère lui échappe encore…