Peut-on croire à la Providence ?

8 avril 2008

Editions de l’Emmanuel, 2007, 139 p., 13 €

Il n’y a pas un trait du message chrétien qui ne soit pour une part une réponse à la question du mal” (CEC. §. 309). C’est par cette phrase prodigieuse, tirée du Catéchisme de l’Eglise catholique, que le Cardinal Barbarin commence sa préface du récent ouvrage du Père Pierre Descouvemont. Cette phrase, reprise ensuite dans le cœur du livre, se trouve bien en être la trame. Une autre formule, ô combien percutante aussi, et extraite cette fois de la Parole de Dieu : “Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu” (Rm. 8, 28) y revient aussi comme un leitmotiv. Formule que tout chrétien devrait se répéter, combien ? dix fois… quarante fois par jour ?

Car telle est bien la Vérité. Roi de l’univers, notre Seigneur est toujours présent, toujours actif, Il prend continuellement soin de nous, même quand Il semble absent, car rien ne se passe sans sa permission…

Très beau petit livre donc, très riche : des Ecritures, en passant par les Saints et le Magistère de l’Eglise, afin d’apprendre à se dessaisir de sa volonté pour faire celle d’un Autre, et à s’y soumettre avec joie ! Parce que “tout est grâce” (Petite Thérèse). A tout accepter comme venant de Lui, même le mal, sachant que Dieu est capable de tout. “Car le Dieu tout-puissant (…), puisqu’Il est souverainement bon, ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses œuvres s’Il n’était assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal lui-même” (St Augustin, cité p. 49).

Ceci dit, croire de tout son cœur et en toutes circonstances que “tout est grâce” dépasse totalement nos capacités humaines. Seul l’Esprit Saint peut accomplir en nous cette merveilleuse soumission à la volonté du Père. Comme nous le répétons à chaque Eucharistie : “Unis dans le même Esprit, nous pouvons dire : Père, que ta volonté soit faite !” (cf. pp. 71-72 de l’ouvrage). Seul l’Esprit pourra faire de nous des Fils. “En entrant dans le monde, le Christ a dit à son Père : “(…) Voici, je viens (…) pour faire, ô Dieu, ta volonté” (Ps 40, 9) » (Hb. 10,5-7). Cet acte d’obéissance du Christ a réparé toutes nos révoltes, toutes nos désobéissances... et c’est cette obéissance qui nous sauve” (p.73). Une grâce qui s’offre à qui la demande, aux petits, aux faibles…

Certes, quelques passages nécessiteraient peut-être des analyses plus approfondies (certains paragraphes paraissent s’enchaîner au rythme d’un “copié collé” expéditif, en particulier, les trois derniers chapitres, qui, personnellement, ne m’ont pas toujours convaincue). Mais tel constitue à la fois les limites et la vitalité de cette petite collection sans prétention, qui ne demande qu’à ce que le lecteur continue la réflexion proposée.