La joie de la catéchèse

2006

Du Père O. Teilhard de Chardin, Editions Parole et Silence, Collection Cahiers de l’École Cathédrale, 2006, 173 p., 14 €

Un beau livre plein d’espérance et d’encouragements pour tous ceux qui œuvrent à la transmission de la foi, en famille, en paroisse ou encore dans les écoles catholique. Commençant par appeler à “un nouveau printemps de la catéchèse”, selon les termes mêmes de Jean-Paul II aux Évêques d’Ile-de-France, le père Olivier Teilhard de Chardin publie les homélies et conférences qui ont été données à Rome lors du Jubilé mondial des catéchistes, le premier dimanche de l’Avent 2000.

Ce sont en effet de véritables catéchèses que ces textes du Pape Jean-Paul II, des Cardinaux Stafford, Castrillôn Hoyos et Ratzinger, et les trois autres documents moins connus sur la catéchèse et l’enseignement catholique des années 1983, 1997 et 2004. L’auteur de cette publication introduit lui-même ces différents documents par un beau texte, simple et stimulant, qui en reprend les points les plus saillants. Un ouvrage facile à lire donc et indispensable à tous les catéchistes.

En voici un court extrait tiré de la magnifique conférence donnée par le Cardinal Ratzinger consacrée à “La nouvelle évangélisation” :

La vie humaine ne se réalise pas d’elle-même. Notre vie est une question ouverte, un projet incomplet qu’il nous reste à achever et à réaliser. La question fondamentale de tout homme est : comment cela se réalise-t-il, comment devenir un homme ? Comment apprend-t-on l’art de vivre ? Quel est le chemin du bonheur ? Evangéliser signifie : montrer ce chemin, apprendre l’art de vivre.
Jésus a dit au début de sa vie publique : “Je suis venu pour évangéliser les pauvres” (cf. Lc. 4, 18) ; ce qui signifie : j’ai la réponse à votre question fondamentale ; je vous montre le chemin de la vie, le chemin du bonheur ; mieux : je suis ce chemin. La pauvreté la plus profonde est l’incapacité d’éprouver la joie, le dégoût de la vie, considérée comme absurde et contradictoire. Cette pauvreté est aujourd’hui très répandue, sous diverses formes, tant dans les sociétés matériellement riches que dans les pays pauvres. L’incapacité de la joie suppose et produit l’incapacité d’aimer, elle produit l’envie, l’avarice –tous les vices qui dévastent la vie des individus et du monde. C’est pourquoi nous avons besoin d’une nouvelle évangélisation ; si l’art de vivre demeure inconnu, tout le reste ne fonctionne plus. Mais cet art n’est pas un objet de la science ; il ne peut être communiqué que par celui qui a la vie, celui qui est l’Evangile en personne” (pp. 79-80).

Pages auxquelles on ajoutera simplement, toujours du Cardinal Joseph Ratzinger, “On ne peut pas évangéliser uniquement par des paroles ; l’Evangile crée la vie et une communauté de parcours ; une conversion purement individuelle n’a pas de consistance…” (p. 88).