Abraham notre Père dans la foi : choix de lecture

17 octobre 2012

Pourquoi ne pas commencer nos lectures de l’Année de la foi par ses débuts, notre Père dans la foi : Abraham ? Le grand patriarche a inspiré de nombreux livres, riches en nourriture spirtiuelle.

Cet Ami intime de Dieu, l’Elu par excellence, le premier Prophète de la Bible, l’Intercesseur de l’humanité entière, le Béni et celui par lequel nous sommes tous bénis, est le Juste parce qu’il a cru. Or, il est choisi non par ses mérites mais uniquement par grâce de Dieu, alors qu’il est âgé et n’a plus d’espérance : son père est mort, il ère sans fils et sans terre. Il répond alors à l’appel de Dieu avec une foi magnifique, en quittant tout et en partant pour là où il ne sait pas.
 
C’est ainsi qu’il commence à accomplir les paroles si fortes de Jésus (qu’il terminera d’accomplir par le sacrifice d’Isaac) : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » (Luc 14.26-27).
 
Grâce à son obéissance parfaite, il répond à la première désobéissance d’Adam. La foi c’est la conversion nous apprend-t-il et l’obéissance totale.
C’est ainsi, dans son histoire, dans ses erreurs mêmes, qu’il va connaître et nous faire connaître Dieu. « Abraham a vu mon jour et il a rit » dira de lui Jésus (Jean 8,57-59). Oui, il a vu Dieu, sa puissance et sa tendresse infinie, quand il a pu embrasser dans sa vieillesse son fils tant attendu, Isaac, et il est s’est réjouit avec Sara, sa vielle femme stérile. Car, comme nous le répète avec force Benoît XVI, « N’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à Lui reçoit le centuple ! » (homélie, 24 avril 2005).
 
Suite à un long chemin donc, Abraham apprend à se connaître et surtout à connaître Dieu, comme son ami intime, avec qui il mange et parle face à face. Il sera ensuite capable, au moment de l’épreuve, de « son heure » -car elle arrive pour chaque élu-, de tout donner à Dieu, ce qu’il aime le plus au monde : son fils bien-aimé, sa propre volonté. Le sacrifice d’Isaac devient celui d’Abraham lui-même.
 
C’est ainsi, grâce à sa foi, à son oui répété, comme bien plus tard le fiat de Marie, qu’on peut le reconnaître comme notre père. Les Évangiles nous le réitèrent sans détours : si nous avons la foi d’Abraham nous en sommes les fils, si nous vivons dans l’incrédulité nous sommes l’engeance du démon….
 
Une histoire magnifique qui a passionné beaucoup d’auteurs, non tant pour nous raconter un fait du passé, mais nous montrer ce que doit être notre propre chemin dans la foi. Car la foi, comme nous redit magnifiquement Benoit XVI, est le chemin de notre vie :
« « La porte de la foi » (cf. Ac 14, 27) qui introduit à la vie de communion avec Dieu et permet l’entrée dans son Église est toujours ouverte pour nous. Il est possible de franchir ce seuil quand la Parole de Dieu est annoncée et que le cœur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Traverser cette porte implique de s’engager sur ce chemin qui dure toute la vie. Il commence par le baptême (cf. Rm 6, 4), par lequel nous pouvons appeler Dieu du nom de Père, et s’achève par le passage de la mort à la vie éternelle, fruit de la résurrection du Seigneur Jésus qui, par le don de l’Esprit Saint, a voulu associer à sa gloire elle-même tous ceux qui croient en lui (cf. Jn 17, 22). Professer la foi dans la Trinité – Père, Fils et Saint-Esprit – équivaut à croire en un seul Dieu qui est Amour (cf. 1 Jn 4, 8) (…) Motu propio Porta fidei, 11 10 2011, n°1 ». Porta Fidei, une lettre apostolique à lire et à méditer en cette année...
 
 
Concernant notre patriarche Abraham, nous vous recommandons donc :
 
En tout premier lieu le livre de la Genèse des chapitres 12 à 25 (on peut commencer par la fin du chapitre 11).
Ensuite, les merveilleux commentaires de la Bible chrétienne : textes en parallèle (pour la Bible) et les Commentaires principalement des Pères de l’Eglise (ed. Anne Sigier, que l’on peut trouver aussi sur internet).
Dans la même lignée : le tome 1 de Lire la Bible avec les Pères de Sœur Isabelle de la Source, ed. Médiaspaul, 173 p., 1998.
 
Par ailleurs :
de Dom Robert Le Gall (actuel Archevêque de Toulouse) : Les Premiers amis de Dieu, Abraham, Jacob et Moîse, ed. C.L.D., 203 p., 1982 ;
du bibliste et Cardinal Martini : Abraham Notre père dans la foi, ed. Saint-Augustin, 194 p., 1994 ;
mais surtout le livre magnifique de Don Divio Barsotti (grand théologien mystique des années 50-90) : Le Dieu d’Abraham , ed. Téqui, 316 p., 1988 ;
et pour terminer, l’ouvrage très beau d’un laïc : Abraham, un père au cœur d’enfant, d’Olivier Belleil (modérateur général du Verbe de Vie), ed. des Béatitudes, 2000, 350 p.