Qui a Jésus a tout

17 décembre 2013

Mgr Jean-Pierre Cattenoz, ed. de l’Emmanuel, 2013, 15 euros

Notre évêque vient de publier une longue et magnifique lettre pastorale : beau programme pour commencer la nouvelle année ! Une lettre adressée à chaque paroisse de notre diocèse d’Avignon, mais plus largement à « tout homme de bonne volonté ».
Sur les pas de saint Jean de la Croix et de la petite Thérèse, notre évêque fait sienne ces si belles paroles : « Qui a Jésus a tout »... Comment arriver à une telle plénitude ?

D’abord en commençant par un check-up spirituel complet dans les hôpitaux du Bon Dieu. Non sans humour, Mgr Cattenoz nous conduit de services en services pour que nous retrouvions la vue, l’ouïe, apprendre à respirer, sans omettre de subir une véritable transplantation cardiaque : bref un plan complet de remise à neuf pour devenir de véritables fils et des filles de Dieu !

Ensuite il nous repose la question, essentielle, de Jésus :« Que cherchez-vous ? ».... Que cherchons-nous de la vie ? Qu’espérons-nous ? Puissions-nous reconnaître Jésus, comme Marie-Madeleine, notre unique Epoux et Sauveur : « Rabbouni ». C’est ainsi que tout au long de ces pages nous sommes constamment invités à nous mettre à l’écoute de la Parole du Seigneur, à nous nourrir de la communion fraternelle et de l’eucharistie, que l’on aura, auparavant, longuement adorée, sans oublier la confession.... Quant à nos paroisses, elles sont invitées à être profondément évangélisatrices, par la première annonce, par la catéchèse pour adultes et pour les enfants... ; nos prêtres à se mettre au service et les laïcs à ne pas se cléricaliser ! Sur ce dernier point, reprenant le Concile Vatican II, le Pape Benoît XVI et François, Mgr explique courageusement qu’il faut cesser de considérer les laïcs comme les collaborateurs des prêtres et leur reconnaitre leur mission spécifique dans le monde (cf. pp. 110-113).

Notre évêque connait également les problèmes pastoraux qui touchent nos paroisses, aussi donne-t-il des conseils précieux tout au long de ces pages. Mais par dessus tout c’est sur la prière qu’il insiste.

 « Saint Paul nous dit : »Soyez tous dans la joie, priez sans cesse, en toute circonstance rendez grâce à Dieu dans le Christ, c’est sa volonté sur vous dans le Christ, n’éteignez pas l’Esprit« . Prier sans cesse... mais est-ce possible ? Pendant des années, je ne comprenais pas cet impératif de Paul, puis un jour l’Esprit Saint m’a donné une lumière. Voici comment. J’ai quatre soeurs. Un jour l’une d’entre elles est venue me trouver pour me dire : »J’ai rencontré un garçon et j’ai envie de me fiancer avec lui, comment pourrais-je faire pour le dire aux parents ?« J’ai éclaté de rire et lui ai dit : »Ce n’est pas la peine d’aller le leur dire : depuis trois mois cela se voit sur ta figure !« Un amour était entré dans sa vie et habitait son cœur. La prière, c’est cela. Je pourrai faire toutes les choses ordinaires de la vie, mais je les ferai en étant habité par son amour. Attention cependant, n’oubliez pas ce que Saint Paul ajoute : »N’éteignez pas l’Esprit." En effet, notre cœur ressemble bien souvent au grenier de ma grand-mère, encombré par des tas de choses toutes aussi inutiles et vaines les unes que les autres. Souvent il faut que le Seigneur se fasse de nouveau un fouet de cordes pour y mettre bon ordre et permettre que notre cœur ne soit plus une caverne d’Ali Baba, mais la demeure du Père.

(...) Si vous voulez apprendre ce qu’est la prière de demande, regardez la Sainte Vierge à Cana en Galilée, à l’occasion de noces. Elle est là, elle a vite vu qu’il n’y avait pas de vin. Elle ne dit pas à Jésus ce qu’il doit faire, non, elle lui présente simplement la situation. Pour le reste elle lui fait confiance : elle sait qu’il fera ce qu’il y a de mieux. La prière de demande, c’est cela.

Mais la prière, c’est aussi être là, dans le silence de l’oraison ou de l’adoration, « moi près de lui et lui près de moi ». (...). Il y a des jours où je n’en peux plus. Alors, je prie avec mes mots à moi ou j’ouvre mon psautier et les psalmistes m’accompagnent dans mes cris et mes supplications. Je fais miens leurs mots à eux : "Pourquoi, Seigneur, le méchant aura-t-il le dernier mot !«  ; »Seigneur, pourquoi dors-tu ?"

Il y a la prière liturgique de l’Eglise, la liturgie des heures qui nous accompagne dans notre prière au nom de l’Eglise et de tous les frères. Il y a le chapelet qui s’égrène, tout en parcourant les mystères de l’Evangile avec Marie, et nous donne de demeurer avec le Seigneur. IL y a la lecture de la parole de Dieu qui devient prière. Selon les âges de la vie, selon les joies et les épreuves, chacun prie inspiré par l’Esprit ; certains s’adressent à Jésus, d’autres au Père, d’autres préfèrent encore tout confier à la Sainte Vierge. Peu importe : l’essentiel est de prier et de s’unir à Celui qui est tout pour nous" (pp. 107-108).

Ensuite, après avoir longuement médité sur les Evangiles et les lettres de Saint Paul, voici que notre évêque nous transmet une lettre écrite de Saint Paul lui-même pour nous encourager à la sainteté. Car, "à ceci tous vous reconnaitront pour mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres" (Jn 13, 35).