Maman, lâche-moi ! Car je vais vers le Père, Anne Merlo, ed. Première partie, 2011, 220 p., 16 euros.

19 avril 2012

Certains sont des habitués d’Anne Merlo et sont enthousiasmés par sa foi. D’autres la connaissent moins ou pas du tout, ils risquent alors d’être rebuté par son écriture et son style ! Et pourtant ses ouvrages contiennent de bien belles perles à méditer. Anne Merlo est mariée et mère de cinq enfants. Devenue catholique, suite à son mariage, elle sillonne la France et l’étranger avec son mari pour s’occuper des couples et des jeunes. Passionnée par le Christ, elle est l’auteur de trois ouvrages.

Le premier, Tu n’as plus à craindre le malheur (2007), nous pose la question fondamentale : Comment peut-on dire que Dieu est bon alors qu’il permet tant de souffrances et d’injustices ? Surtout la souffrance des innocents. Anne Merlo a vécu la mort de deux de ses enfants, à des moments différents, Etienne avait 17 mois et Samuel 20 ans… Or, confrontée à cette terrible question, elle a rencontré Dieu et sa réponse : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8, 39).

Je T’aimerai Quand Même (2009) : Aimer fait souffrir. Une souffrance qui nous met en danger de ne plus vouloir aimer et de refuser d’être aimé. Anne Merlo a écrit ce livre cette fois, pour consoler les personnes qui sont douloureusement confrontées à leur incapacité à vivre l’idéal du couple et de la famille.
 
Et enfin récemment : Maman, lâche-moi ! (2011). Cet ouvrage est plus spécifiquement consacré aux mères, qui ne pourront réellement le devenir qu’après avoir été guéries de leurs liens « toxiques » avec leur mère terrestre et connu Dieu. L’auteur commence par démasquer le grave péché d’incrédulité qui nous habite tous, pour ensuite dénoncer une série d’idolâtries que nous entretenons (parents parfaits, mariage parfait, enfants parfaits, le culte du moi, etc…). Ainsi l’éducation reçue et transmise à nos enfants se réduit-elle trop souvent à une équation simple : le bien consiste à faire plaisir à maman (et papa), le mal à leur désobéir. Or, nous le savons, le bien consiste à connaître Dieu et à l’aimer. Enfin, Anne Merlo explique comment la femme ne sera réellement libre. Dans sa filiation avec le Père. Sa vraie liberté, son repos, se trouve dans le fait d’être fille du Père bien avant d’être épouse et mère…
Le lecteur pourra ne pas partager toutes ses démonstrations et positions, peu importe, le fond est là et l’invitation à attendre tout de Dieu, d’un Dieu juste et bon, n’en est pas moins magnifique.
 
Voici deux courts extraits : « Jésus nous a montré le désir de Dieu d’être pour nous comme une poule qui prend ses petit sous ses ailes pour les protéger. Ce merveilleux refuge de protection que nous trouvons auprès de notre mère quand elle est bien établie dans sa féminité, nous permet de ressentir un puissant sentiment de sécurité et nous établit dans une grande paix intérieure. Malheureusement le péché a aussi corrompu ce merveilleux pouvoir féminin, et les femmes sont devenues, dans leur peur permanente du malheur, de mortelles « surprotectrices ». Elles se sacrifient héroïquement pour le salut des leurs, oubliant leur mission qui est de prêcher le salut en Jésus-Christ et la puissance du Sang versé qui nous sauve et qui nous protège de tout mal. Les femmes qui reviennent vers Dieu pour refléter son image peuvent ainsi nous introduire dans la sécurité » p. 39
 
« Les mères qui sont encore incrédules quant à leur vraie identité de filles de Dieu, et écrasées sous la domination de leur mari, demandent à leurs enfants de donner un sens à leur vie, ou bien commencent à prendre la place de Dieu dans la vie de leurs enfants, détournant à leur profit l’adoration due à Dieu seul. Ce faisant, elles les privent de leur libre accès au Père et les rendent dépendantes d’elles pour leur bien-être ; bien-être qu’elles n’ont pas le pouvoir de leur donner quoi qu’elles en pensent et quoi qu’elles fassent dans leur sollicitude omniprésente. » p. 106.