Je ne rougis pas de l’Evangile

2 juin 2016

Les conversions à l’Islam ne sont plus anecdotiques, chez nous aussi, et elles ne concernent pas que les milieux populaires mais tant de jeunes en mal d’identité. De fait, de très nombreux jeunes ne sont pas ou peu préparés à répondre de leur foi, ou de la foi de leurs grands-parents, devant des jeunes musulmans sûrs d’eux-mêmes et de leurs convictions. C’est pourquoi le diocèse de Versailles a décidé de publier un ouvrage qui répond aux interpellations les plus courantes des musulmans aux chrétiens en exposant de façon claire et simple le contenu de la foi chrétienne. Il se veut aussi un ouvrage, très pratique, favorisant le dialogue interreligieux.

Je ne rougis pas de l’Evangile (ed. Mame, 2016, 104 p.) se répartit donc en neuf questions, qui sont autant d’interpellations. Elles portent tant sur des sujets fondamentaux de la foi que sur des questions de la vie quotidienne.

Qui est Dieu ? Comment peut-il être Un et Trois ? Les interrogations sur la Trinité par les musulmans sont connues : comment Dieu peut avoir un Fils ? Il se serait-il uni à Marie ? L’Esprit Saint annoncé par Jésus ne serait-il pas Mahomet, le vrai prophète révélé dans l’Évangile de Saint Jean etc.? etc… 

La deuxième question porte sur la personne de Jésus. La troisième sur sa mort : comment Dieu, le Tout Puissant a-t-il pu permettre une telle injustice ? La quatrième sur la Bible et le Coran : valeur et validité des Écritures ; la cinquième sur le jeûne, la prière et l’aumône : et nous les chrétiens que faisons-nous ? ; sixième : les interdits, alimentaires notamment… Puis, le grave problème de la conversion et l’apostasie ; Ensuite, l’enfer et le paradis, il est beau de noter à ce propos que les musulmans invitent nos jeunes à regarder vers notre but, et de fait tous ont un immense besoin d’entendre parler de la Vie Éternelle, il est vital alors de leur rappeler que le Christ a ouvert le Ciel pour nous, maintenant. Et, enfin neuvième et dernière interpellation : Existe-t-il un lien entre Jésus et Mahomet ?

Toutes les réponses invitent à la joie de l’Evangile, à l’intimité avec un Dieu qui nous aime et nous veut libres.

« Ce n’est pas par curiosité ou indécence que les chrétiens cherchent à entrer dans l’intimité de Dieu, dans sa sphère. Jésus, le Fils de Dieu le Père, qui est ’un » avec lui (voir Jn 14,10) nous invite à appeler son Père « notre Père ». La joie et la paix de nombre de chrétiens attestent des fruits produits par la proximité de Dieu et celle de Jésus. C’est dans la prière, la vie en Dieu qui est « si loin mais aussi si près de nous », que je trouve la raison et l’énergie pour vivre les joies et les peines qui rythment ma vie" (p. 22).

« La dénomination de prophète, dans la tradition chrétienne, est réservée à ceux qui ont préparé, implicitement ou explicitement, la révélation de Dieu en Jésus. Ils sont pécheurs et la Bible relate abondamment leur combat spirituel, leur péché et leur repentance. Le dernier des prophètes est Jean Baptiste. Le message de Mohammed, venu six cents ans après le Christ, ne se situe pas dans la continuité de celui de Jésus. Nous ne pensons pas que Dieu puisse dicter un message sans que les transmetteurs interviennent dans son élaboration. Nous pensons que Dieu fait toujours participer l’homme à son projet de salut. Les prophètes ne sont donc jamais envisagés, dans le christianisme, comme de simples transmetteurs de la parole de Dieu, sans intervention de leur part » (pp.83-84).

Les deux co-directeurs de ce petit ouvrage sont des fins connaisseurs du sujet : le Père Xavier Chavane est curé des Mureaux et délégué épiscopal du diocèse de Versailles pour la pastorale des cités, Le Père Louis-Pasteur Faye, curé de Sainte-Bernadette à Versailles et délégué diocésain pour les relations avec les musulmans.

Mgr Aumonier, évêque de Versailles, préface ainsi ce livre, qui sera très utile, surtout aux parents et éducateurs : « Les questions ou les objections qui nous sont faites, mais aussi la pratique et les convictions religieuses des non-chrétiens ont toujours représenté et représentent aujourd’hui encore pour nous une véritable provocation, au sens le plus positif du terme ».